Histoire de l'Institut Biblique de Bruxelles

Chronologie
Version raccourcie et légèrement modifiée d'une conférence
apportée par William Clayton à l'occasion du centenaire de l'IBB.

L'Institut Biblique fut fondé à la suite d'une œuvre particulière de Dieu pendant la première guerre mondiale, où le Seigneur utilisa Ralph et Edith Norton qui évangélisaient les soldats belges. Plus de 200 soldats convertis sont devenus des missionnaires dans les tranchées, et de retour chez eux en différents endroits en Belgique après la guerre, ils eurent le désir de témoigner pour le Seigneur et de gagner d'autres âmes à Christ. Ils formèrent des noyaux de convertis qui devinrent ensuite des postes d'évangélisation de la Mission Evangélique Belge et, par la suite, des Eglises.

Devant le besoin d'ouvriers qualifiés pour récolter la moisson, Ralph Norton prit la décision d'ouvrir une école biblique dans le style du Moody Bible Institute (où lui et sa femme Edith avaient étudié et s'étaient rencontrés avant de se marier en 1902). Alors âgé de 50 ans, Ralph Norton fonda l'Institut et recruta l'ex-lieutenant de l'armée américaine Donald Grey Barnhouse comme premier directeur et enseignant des 6 (certains disent 10) étudiants inscrits en septembre 1919 (dont quatre soldats belges démobilisés et deux femmes). L'année suivante il y eut 27 étudiants.

En 1921, en décernant les premiers diplômes, Ralph Norton, plein de gratitude envers Dieu, dit : « Parmi les six qui forment cette classe de diplômés, il y a un jeune homme : il y a six ans, je le rencontrai dans les rues de Londres et je mis dans ses mains un évangile. En le lisant, il trouva le Christ et devint apôtre pour ses camarades ».

Les études étaient fondées sur la Bible et axées sur une formation pratique d'évangélistes, de colporteurs et de pasteurs pour les Eglises : en effet, pendant les quinze premières années de l'Institut, la M.E.B. implantait en moyenne deux églises par an – une du côté francophone et une du côté néerlandophone. Quand Ralph Norton décéda en 1934, après 15 ans de ministère en Belgique, on pouvait compter 66 postes d'évangélisation à travers le pays et une centaine d'ouvriers de la M.E.B. dont beaucoup avaient été formés par l'Institut Biblique. Il se nommait à cette époque l'Institut Biblique de la Mission Evangélique Belge . Les étudiants se mobilisaient dans les campagnes d'évangélisation pendant l'été chaque année et soutenaient des postes dans leur service chrétien en parallèle avec leurs études durant l'année académique.

Au départ, le programme de l'Institut ne durait que deux ans, mais en 1922 déjà cela fut porté à trois ans. Cette année-là l'Institut avait un nouveau directeur, Henry Bentley, qui ouvrit une section néerlandophone et vit le personnel enseignant s'étoffer. Le bâtiment à la rue du Moniteur fut acquis en 1926. En 1931 Miner Stearns débuta sa longue période de service en tant que directeur ; trois ans plus tard, il y eut 28 étudiants.

Pendant la deuxième guerre mondiale l'Institut dut fermer ses portes, mais les cours purent reprendre le 5 mars 1946 avec 17 étudiants en section francophone et 6 du côté néerlandophone. En 1955, la Mission nomma comme directeur John Winston junior, le fils de John Winston senior qui était co-directeur (avec Odilon Vansteenberghe) de la M.E.B. John Winston resta directeur pendant dix ans (il fut ensuite le premier doyen de la Faculté Libre de Théologie Evangélique de Vaux-sur-Seine en France). C'est alors à son frère George Winston que la charge de directeur fut confiée, ce qu'il assuma pendant 20 ans, de 1965 à 1985.

En 1971, l'I.B.B. fut reconnu par les autorités belges comme Institut Supérieur Protestant de Sciences Religieuses, de sorte que les diplômés étaient désormais autorisés à donner des cours de religion protestante dans les écoles primaires et secondaires.

Vers 1972 le comité de la M.E.B. aux Etats-Unis fusionna avec la Greater Europe Mission qui se spécialisait dans la gestion d'instituts bibliques – ce qui permit une plus grande ouverture aux étudiants venant d'autres horizons, d'autres dénominations. Àcette période il y eut une croissance considérable du nombre d'étudiants qui atteignit jusqu'à 50 étudiants, dont 37 néerlandophones. Cette bénédiction créait cependant un sérieux problème de locaux.

En 1975, il y eut 100 étudiants et la Greater Europe Mission donna son accord pour l'achat d'immenses locaux situés près de Louvain, le Collège St Albert de la Compagnie de Jésus. En 1984 George Winston annonça qu'il démissionnerait l'année suivante et, sous la conduite de son successeur Walt Barrett, une nouvelle formule et un nouveau nom furent trouvés pour ce qui devint le « Centre de Formation Biblique Belge ». En 1985, une quatrième année de formation pratique fut mise en place.

L'Institut francophone fut dirigé provisoirement par Cec Stalnaker, puis par Alain Lambot à partir de 1985. Pendant cette période, un désir croissait de situer l'Institut en Wallonie, devenant ainsi plus proche des Eglises où les étudiants faisaient leur service chrétien. Le Conseil d'Administration accorda en 1991 l'autonomie à l'Institut francophone, et le déplacement à Gosselies eut lieu deux ans plus tard. Après qu'Alain Lambot mit fin à son terme de service, Brian Russell-Jones revint de la retraite pour lui succéder ; il avait servi, entre autres, en tant que directeur d'études à l'Institut et directeur de la M.E.B.

C'est Erwin Ochsenmeier, déjà chargé de cours, qui assuma ensuite la direction, jusqu'en 2007, secondé par Ian Masters. En 1999, il prit la décision pour l'école de retourner à Bruxelles, à l'adresse où elle avait été auparavant. Son successeur, James Hely Hutchinson, mit en valeur cinq principes de fonctionnement (la fidélité à la Parole de Dieu, la centralité de l'Évangile, la rigueur dans l'étude de l'Ecriture, l'accent sur la croissance en maturité spirituelle et la pratique du ministère) et élargit le corps professoral.

Que l'Institut Biblique de Bruxelles reste encore longtemps un instrument de bénédiction dans les mains du Seigneur pour l'édification de l'Eglise, formant des évangélistes, pasteurs et docteurs, qui répandront encore et encore le merveilleux Évangile en Belgique et au-delà de nos frontières !